En 2016 en Belgique, les médicaments rapportent 5,6 milliards d'euros.
Avec l’immobilier et le pétrole, quel est l’un des marchés les plus rentables ? La maladie.Une étude des mutualités chrétiennes (Avalosse 2013) permet d’additionner le coût des tickets modérateurs payés en officine (512 millions d’euros en 2012) et l’estimation par Pharma.be du coût total des médicaments non remboursés (1.098 millions d’euros en 2012). Le montant total est d’environ 1,5 milliards d’euros, soit un peu plus de 135 €/Belge chaque année.
Comprenne qui pourra le compte-rendu des décisions du Comité de l’Assurance de l’Inami pour 2016. Difficile à savoir, tant les tractations sont techniques, complexes et jargonneuses. Toujours est-il qu’il établit le budget des médicaments remboursés à 4,1 milliards d’euros pour 2016. Le total fait donc 5,6 milliards d’euros.
Même si le Ministère de l’Economie décrit les détails très techniques des mécanismes de fixation des prix des médicaments, dans la pratique, les prix des médicaments les plus chers sont établis suite à des négociations confidentielles. L’INAMI qui publie le rapport MORSE sur le coût des médicaments remboursables, consacre un chapitre (pp141 et suiv.) aux conventions confidentielles avec l’industrie pharmaceutique (Article 81 et 81bis) : "Le schéma qui détermine comment la compensation budgétaire doit être calculée précisément est joint en annexe à une convention "article 81(bis)". Le contenu des annexes aux conventions est traité de manière confidentielle." Et selon le Pacte d’avenir pour le patient avec l’industrie pharmaceutique de 2015, la confidentialité des négociations entre l’Etat et l’industrie deviendra une loi ! "La confidentialité des annexes à ces conventions, qui renferment souvent des informations sensibles spécifiques à l’entreprise, sera assurée et prévue par la loi."
S’agit-il donc d’un pacte au bénéfice de l’industrie, des politiciens, de l’Etat, de la sécurité sociale ou du patient ?