Aujourd’hui en Belgique, un médecin est parfois obligé de dire à son patient qu'il pourrait le guérir grâce à un médicament, mais qu'il ne peut pas lui prescrire parce qu'il coûte trop cher. Pour éviter la ruine du système de santé, les Etats établissent des stratégies de sélection des malades autorisés à bénéficier des médicaments. Ainsi, sur les 75 000 personnes atteintes par l’hépatite C chronique seuls les patients à un stade avancé de la maladie ont droit au traitement et peuvent être soignés. Selon une étude des mutualités chrétiennes (Avalosse 2013) et des données de Pharma.be, le montant total payé de la poche des patients est d’environ 1,5 milliards d’euros, soit un peu plus de 135 €/Belge chaque année.

Que fait le gouvernement ?

Les brevets protégeant les innovations thérapeutiques ont une durée de 20 ans pendant laquelle aucun générique à bas prix ne peut voir le jour. Le gouvernement n’utilise pas les outils pourtant à sa disposition pour s’y opposer, tels que les licences d’office. Cet outil juridique permet de suspendre temporairement un brevet et d’ouvrir le marché à la concurrence pour produire ou importer des génériques, avec pour objectif de faire baisser les prix et donc de protéger la santé publique.
En Belgique, le budget des médicaments remboursés se monte à 4,1 milliards d’euros pour 2016. Avec ce que les patients paient directement, le total fait donc 5,6 milliards d’euros. Très peu de gens savent toutefois comment ces prix et ces remboursements sont établis. Et la situation n’a pas l’air de s’améliorer.
Selon le Pacte d’avenir pour le patient signé avec l’industrie pharmaceutique en 2015, la confidentialité des négociations entre l’Etat et l’industrie deviendra une loi ! "La confidentialité des annexes à ces conventions, qui renferment souvent des informations sensibles spécifiques à l’entreprise, sera assurée et prévue par la loi."
S’agit-il donc d’un pacte au bénéfice de l’industrie, des politiciens, de l’Etat, de la sécurité sociale ou du patient ?

Témoignages