Comment sont fixés les prix des médicaments ?

Notre système de santé peut-il supporter ces prix ?

Quelles sont les solutions ?

Aujourd’hui en France, un médecin est parfois obligé de dire à son patient qu'il pourrait le guérir grâce à un médicament, mais qu'il ne peut pas lui prescrire parce qu'il coûte trop cher. Pour éviter la ruine du système de santé, les Etats établissent des stratégies de sélection des malades autorisés à bénéficier des médicaments. Ainsi, sur les 192 700 personnes atteintes par l’hépatite C chronique seuls les patients à un stade avancé de la maladie avaient droit au traitement jusqu’à récemment et pouvaient être soignés. Lors de la journée nationale de lutte contre les hépatites du 25 mai 2016, la Ministre de la santé a cependant annoncé l’accès prochain à un traitement universel.

Que fait le gouvernement ?

Les brevets protégeant les innovations thérapeutiques ont une durée de 20 ans pendant laquelle aucun générique à bas prix ne peut voir le jour. Le gouvernement n’utilise pas les outils pourtant à sa disposition pour s’y opposer, tels que les licences d’office. Cet outil juridique permet de suspendre temporairement un brevet et d’ouvrir le marché à la concurrence pour produire ou importer des génériques, avec pour objectif de faire baisser les prix. La licence d’office peut être utilisée lorsqu’un médicament est mis à la disposition du public « à des prix anormalement élevés, ou lorsque le brevet est exploité dans des conditions contraires à l'intérêt de la santé publique (...)» (Article L613-16, Code de la propriété intellectuelle)

Que dit le gouvernement ?

Les prix en France sont les moins chers d’Europe

Des négociations ouvertes en 2014 entre Gilead et le Comité économique des produits de santé (CEPS) ont débouché sur un accord : le Solvadi sera désormais commercialisé 41 000 € le traitement de 12 semaines, tarif annoncé comme "le plus bas d'Europe". La ministre de la santé, Marisol Touraine, s'est félicitée de cette garantie obtenue de "l'accès à des soins de qualité et innovants, au meilleur coût pour la sécurité sociale et les patients". C’est pourtant faux. Le sofosbuvir est aujourd’hui vendu environ 32 000 € en Espagne et 39 000 € au Portugal.